Je naisTu naisElle/Il naîtNous naissonsVous naissezElles/Ils naissent |
Autres temps de l'indicatif:
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Autres modes et temps:
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Définition du verbe naître: v. n. 1° Sortir du sein de la mère, venir au monde. J'ai dit dans notre généalogie, en parlant de vous [Mme de Sévigné], que vous étiez de ces gens qui ne devraient jamais mourir, comme il y en avait qui ne devaient jamais naître, BUSSY, dans SÉV. t. V, p. 544, éd. RÉGNIER. Il savait que les grands naissent avec certaines délicatesses qui retiennent dans un timide respect les courtisans qui les approchent, FLÉCH., Duc de Mont. Il naquit avec ces inclinations libres et généreuses qui affranchissent l'âme de toute autre loi que de celle de ses devoirs, ID., ib. Nous naissons, nous vivons pour la société, BOILEAU, Sat. X. Sous quel astre ennemi faut-il que je sois née ?, RAC., Mithr. I, 2. Le cruel Amurat, Avant qu'un fils naissant eût rassuré l'État, N'osait sacrifier ce frère à sa vengeance, ID., Baj. I, 1. Je suis né à Dinan, en Bretagne, le 12 février 1704, d'une famille honnête et ancienne, DUCLOS, Oeuvr. t. X, p. 1. Bayle naquit dans l'année 1647 ; la nature lui donna l'imagination, la force, la subtilité, la mémoire, DIDEROT, Opin. des anc. philos. (pyrrhonienne philos.). . Qu'avez-vous fait [vous, comte] pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus, BEAUMARCH., Mar. de Figaro, V, 3. Hérodote naquit à Halicarnasse, Hippocrate à Cos, Thalès à Milet, Pythagore à Samos, Parrhasius à Éphèse, Xénophon à Colophon, Anacréon à Téos, Anaxagore à Clazomènes, Homère partout, BARTHÉL., Anach. ch. 72. Jésus-Christ naquit d'une vierge pour ne pas participer à la faute originelle, CHATEAUBR., Génie, I, I, 4. Impersonnellement. Il naît tous les ans tant d'enfants à Paris. Il lui est né une fille. Il lui est né deux jumeaux. La qualité de grand-père est belle à la considérer d'un certain côté : il naît une troupe d'enfants qui nous honorent, et qui souvent nous aiment mieux que nos propres enfants, CORBINELLI, dans SÉV. t. VIII, p. 4, éd. RÉGNIER. Les mois dans lesquels il naît le plus d'enfants sont les mois de mars, janvier et février, et ceux pendant lesquels il en naît le moins sont juin, décembre et novembre, BUFF., Oeuvr. t. X, p. 512. En naissant, au moment de la naissance. En naissant on contracte envers elle [la patrie] une dette immense dont on ne peut jamais s'acquitter, MONTESQ., Esp. V, 3. La correction veut que en naissant se rapporte, comme dans l'exemple précédent, au sujet de la phrase ; cependant il peut, quand la clarté n'en souffre point, ne pas s'y rapporter. Les peuples sont heureux que ce Dieu tout-puissant Illumine dès en naissant De sa lumière intérieure, RACAN, Psaume XXXII. Si mon père en naissant m'avait pu faire don De son esprit poétique ainsi que de son nom, ID., Épigr. madrigal à Anne d'Autriche. Si son astre en naissant ne l'a formé poëte, BOILEAU, Art p. Pour adoucir en moi cette âpre dureté Des climats où le sort en naissant m'a jeté, VOLT., Orphel. IV, 4. Naître se construit avec des adjectifs ou des noms. Naître riche. Être né riche. Naître aveugle, boiteux. Qu'y a-t-il de plus flatteur que d'être né un si grand prince, et cependant de ne devoir les hommages du public qu'à sa bonne conduite et à ses talents, comme si on était un particulier ?, FÉN., Lett. au duc de Beauvill. 27 janv. 1703. Tel a vécu pendant toute sa vie chagrin, emporté, avare, rampant, soumis, laborieux, intéressé, qui était né gai, paisible, paresseux, magnifique, d'un courage fier et éloigné de toute bassesse, LA BRUY., XI. Un bon plaisant est une pièce rare : à un homme qui est né tel, il est encore fort délicat d'en soutenir longtemps le personnage, LA BRUY., V. Nous naissons faibles, nous avons besoin de forces ; nous naissons dépourvus de tout, nous avons besoin d'assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement, J. J. ROUSS., Ém. I. Ce que l'on est né, la naissance, le naturel qu'on a. Il y a de la lâcheté à déguiser ce que le ciel nous a fait naître, MOL., Bourg. gent. III, 12. Heureusement pour eux [les astrologues], on a de tout temps été persuadé que nous ne sommes dans le cours de la vie que ce que nous sommes nés, CONDILLAC, Traité des syst. ch. 5. Naître poëte, naître peintre, avoir des dispositions naturelles pour la poésie, pour la peinture. Être né pour quelque chose, avoir pour quelque chose une grande disposition naturelle. Il est né pour agir et penser, et non pour réfléchir, J. J. ROUSS., Narc. préf. Je suis aussi innocent de cela que l'enfant qui est à naître, j'en suis innocent comme l'enfant qui est à naître, qui vient de naître, c'est-à-dire j'en suis tout à fait innocent, je n'y ai aucune part. Familièrement. Son pareil est à naître, c'est-à-dire il n'y a point d'homme semblable à lui, d'homme qui agisse, qui parle comme lui. 2° Naître se dit, en théologie, du Fils de Dieu. Le Verbe naît éternellement du Père d'une manière ineffable. 3° Naître se dit aussi des animaux, des végétaux. Un agneau qui vient de naître. Un oiseau, un serpent, une tortue naissent d'un oeuf. Je connais un vieillard dont les secrets divers Ont fait naître des fleurs au milieu des hivers, ROTR., Herc. mourant, II, 2. Qu'il soit comme le fruit en naissant arraché, RAC., Athal. I, 2. Par exagération et poétiquement. Les fleurs naissent sous les pas de cette jeune beauté, c'est-à-dire elle est si belle qu'on suppose que la terre, pour exprimer son admiration, fait naître des fleurs devant elle à mesure qu'elle marche. Fig. et familièrement. Naître sous les pas, se produire en grande quantité. On le croit, et vraiment tu n'en manqueras pas, D'amis de cette sorte ; ils naîtront sous tes pas, PICARD, Entrée dans le monde, III, 6. 4° Être issu, tirer son extraction. Qu'il ait plu à notre Sauveur de naître d'une race illustre...., BOSSUET, Gornay. Il fallait qu'il [Jésus] naquît des rois de Juda pour conserver à David la perpétuité de son trône, que tant d'oracles divins lui avaient promise, ID., ib. Il naquit d'une des plus nobles et plus anciennes maisons du Nivernais, FLÉCH., Lamoignon. Montrez en expirant de qui vous êtes née, RAC., Iphig. IV, 4. Être né dans, appartenir à une famille qui est dans. Être né dans la robe. Être né dans la pourpre, appartenir à une famille de souverains. On sent, je crois, qu'avoir de la religion pour un enfant et même pour un homme, c'est suivre celle où il est né, J. J. ROUSS., Conf. II. 5° Fig. Prendre son origine, être produit. Ce ruisseau naît à quelques lieues d'ici. Beaucoup de maladies naissent d'intempérance. Un mot qui vient de naître. Quoique Rome fût née sous un gouvernement royal, elle avait même sous ses rois une liberté qui ne convient guère à une monarchie réglée, BOSSUET, Hist. III, 6. Des succès fortunés du spectacle tragique Dans Athènes naquit la tragédie antique, BOILEAU, Art p. III. De là sont nés ces bruits reçus dans l'univers, Qu'aux accents dont Orphée...., ID., ib. IV. Mais d'où naissent les pleurs que je te vois répandre ?, ID., Phèdre, V, 6. Les guerres naissaient toujours des guerres, MONTESQ., Rom. 1. L'histoire ne célèbre pas de plus grand homme de guerre [qu'Alexandre Farnèse] ; mais il ne put empêcher ni la fondation des sept Provinces-unies, ni les progrès de cette république qui naquit sous ses yeux, VOLT., Moeurs, 164. C'est un beau spectacle de voir Pétersbourg naître au milieu d'une guerre ruineuse, ID., Lett. d'Argental, 19 août 1757. D'une foule de brigands ou d'esclaves fugitifs à qui Romulus avait ouvert un asile, vous voyez naître les maîtres du monde, CONDILLAC, Étud. hist. I, 1. Ces mots profonds ou sublimes qui naissent subitement du fond des situations, ou qui peignent d'un trait de grands caractères, CONDORCET, Vie de Voltaire. 6° Fig. Avoir sa cause dans, en parlant de choses abstraites. Dans le feu, dans le choc, dans l'ébranlement [de la bataille], on voit naître tout à coup [chez le prince de Condé] je ne sais quoi de si net, de si posé, de si vif, de si ardent...., BOSSUET, Louis de Bourbon. De là [des grandes prospérités] naissent des monstres de crimes, des raffinements de plaisirs, des délicatesses d'orgueil...., ID., Reine d'Anglet. De ce même principe de religion et de sagesse naquit cette bonté si connue et si éprouvée, FLÉCH., Dauphine. En sa faveur d'où naît cette tristesse ?, RAC., Bérén. II, 1. D'où naît dans ses conseils cette confusion ?, ID., Athal. III, 3. Le bien public est né de l'excès de ses crimes, VOLT., Brutus, I, 2. Le bonheur de l'État va donc naître du mien !, ID., ib. III, 4. Ces dangers me sont chers, ils naissent de l'amour, ID., Tancr. I, 6. Il n'y a point de mal dont il ne naisse un bien, ID., Zadig, 20. La liberté est née, en Angleterre, des querelles des tyrans, ID., Dict. phil. Gouvernement anglais. Ce que peu de personnes savent, c'est que Cicéron était encore un des premiers poëtes d'un siècle où la belle poésie commençait à naître, ID., Rome sauv. préface. La prospérité de la Guadeloupe fut arrêtée ou traversée par des obstacles qui naissaient de la situation, RAYNAL, Hist. phil. XIII, 28. 7° Fig. Commencer. Au malheureux moment que naissait leur querelle, CORN., Cid, II, 3. Ces flammes dans nos coeurs sans votre ordre étaient nées, ID., Cinna, V, 2. N'est-ce pas lui qui te l'a fait connaître ? - Il voudrait que le jour en fût encore à naître, ID., Mélite, IV, 1. Et cette loi [ensevelir les morts] naquit avecque la nature, ROTROU, Antig. IV, 3. Mon règne naît encore, et cette impunité Porterait conséquence à mon autorité, ID., ib. V, 4. La tragédie informe et grossière en naissant, BOILEAU, Art p. III. Un pouvoir qui ne fait que de naître, RAC., Alex. II, 2. Les arts dans nos cités naissant à votre voix, VOLT., Sémiram. I, 5. Où je vois naître la journée, Là, content, j'en attends la fin, GRESSET, Chartreuse. L'idée en naissant cherche le mot qui doit la rendre, et, s'il lui manque, elle s'éteint, MARMONTEL, Oeuvres, t. X, p. 282, dans POUGENS. Absolument. Je l'ai vu naître, j'ai vu le commencement de sa fortune. Il est à naître que, il n'est jamais arrivé que... Cette locution a vieilli. 8° Faire naître, donner la naissance. Le prince, quelque grand qu'il soit, ne connaît sa force qu'à demi, s'il ne connaît les grands hommes que la Providence fait naître en son temps pour le seconder, BOSSUET, le Tellier. Le ciel m'a-t-il jamais permis de me connaître ? Ne m'a-t-il pas caché le sang qui m'a fait naître ?, VOLT., Zaïre, I, 1. Faire naître, prétendre, assurer que tel personnage est né à. Les anciens poëtes font naître Bacchus en Égypte, VOLT., Dict. phil. Bacchus. Fig. Faire naître, être cause de. Cela me fit naître l'idée de voyager. [Déguisements des sentiments,] Si d'un péril pressant la terreur vous fit naître, CORN., Rodog. II, 1. J'ai déjà fait naître à Mme de Maintenon une grande envie de voir de quelle manière vous parlez de Saint-Cyr, RAC., Lett. 47 à Boileau. Cette lumière [des Champs-Elysées] fait naître en eux [les bienheureux] une source intarissable de paix et de joie, FÉN., Tél. XIX. Il se conjugue avec l'auxiliaire être. |
Participe présent du verbe naître est naissant |
Le verbe naître est une verbe du 3ème groupe. Voisi quelques autres verbes du 3ème groupe: |